- Il est des révélations ou commentaires qu’il ne faut jamais faire, paraît-il ?
- Oui, évitez des commentaires mettant en lumière vos faiblesses passagères ou permanentes. Du genre :
Ce n’est pas à ma main !
Là j’en mettrai pas une !
Il est impossible d’y aller !
Je l’ai juste lâchée. Qu’est ce que ça roule !
Ne « m’envoie pas si loin ». Je n’y arrive plus !
Ne « passez jamais » à ce genre d’aveux. Dites-vous bien qu’une partie se joue en 13 (ou en 11) points, et que, avec un peu de chance, vos défauts resteront inaperçus…
- Quelle est la question qu’il ne faut jamais poser ?
- C’est paradoxalement la question que l’on entend le plus fréquemment au cours d’une partie… « Combien, de boules vous reste-t-il ? » Elle est, à mon avis, de celles qui déclassent un joueur et dévaluent une équipe. Car, à tout moment, il faut savoir non seulement le nombre de boules de l’adversaire, mais encore et surtout dans quelles mains elles sont. De la réponse à cette question dépend très souvent la tactique à adopter. Sachant qu’il vaut mieux faire tirer un pointeur et pointer un tireur…
Au sujet de cette fameuse question à ne pas poser, je me souviens d’une anecdote qui date de quelques années… Au cours d’une partie de début de concours, un des joueurs de la formation qui nous était opposée se tourna vers mon frère Jean et lui demanda : « Vous avez combien de boules ? ». Jean lui répondit sans sourciller : « Deux ! »… Après un moment d’hésitation, celui qui avait posé « la question qui ne se pose pas » de revenir à la charge : « Comment deux, il ne vous en reste qu’une… »
Et Jean de répondre sur le ton de la galéjade : « Oui, une ! Mais dans les mains de mon frère, elle en vaut… deux ! » | George Harrison était le centre ’’de terrain de foot’’ des Beatles. Un centre génial (sans cela il n’aurait pu nous offrir ni Something ni Here Comes the Sun). Mais, quoi qu’il en soit, un centre. Le demi c’était Paul McCartney. L’ailier gauche, sans aucun doute, John Lennon. Et avec deux comme ça placés bien devant, les Fab Four pouvaient se permettre de garder dans leur équipe Ringo Starr aussi, le Gamarra de la situation.
Si vous réfléchissez bien, l’on peut faire le même raisonnement pour les familles, les bureaux, les couples, les salles de rédaction, les associations et les cercles récréatifs.
...J’oubliais : il y a ceux qui sont nés pour être arbitres. Nous en connaissons tous : chaque fois que nous entamons une discussion, leur sifflet antipathique nous perce les oreilles. Ce n’est certes pas un problème d’acoustique. Le sifflet peut se transformer en un coup d’œil, un silence, une grimace, une inclinaison de la tête. L’homme-né-arbitre – ou la femme : dans cette catégorie d’ailleurs de nombreuses femmes atteignent d’excellents niveaux – veut décider, fixer, réconcilier, apaiser. Mieux encore trancher. Par vocation, la devise de l’arbitre c’est : “Je tranche la discussion”.
Pour trancher – activité qui lui procure un plaisir presque physique - l’arbitre peut choisir d’être conciliant ou bien dur : cela dépend de sa personnalité, et de quel pied il s’est levé le matin. Puis il donne les punitions (directes, indirectes), fait des rappels à l’ordre, donne des avertissements, expulse si besoin est (puis après avoir fait son examen de conscience il décrète le nombre de jours de disqualification).
Il n’existe aucun groupe, aucune association ni même de famille qui n’ait son propre arbitre. Parfois, c’est la personne la plus sage, souvent la plus intrigante. Personne ne lui demande rien. Mais elle surgit en sautillant dans notre vie. Je me suis disputée avec mon fiancé-gardien de but ; de quoi tu te mêles ?, dit la fille-ailier gauche. Mais, lui l’arbitre, arrive tout contrit avec la solution déjà prête. Et il se peut très bien qu’il expulse mon fiancé alors qu’un simple rappel lui aurait suffi.
Et les juges de touche direz-vous ? Bien sûr, ils sont là eux aussi. Ils aident l’arbitre à décider pour les autres. Le juge de touche type se réalise dès lors qu’il signale un hors-jeu suspect. Par exemple : vous êtes à un dîner d’affaires avec une belle collègue, il vous aperçoit, il va immédiatement le rapporter au directeur de match - ne demandez pas de quel match, lui le sait – qui à la première occasion, en parle à votre femme, qui ne comprend pas et n’apprécie pas non plus ( les deux choses en même temps quelquefois).
Comment remédier à tout cela ? C’est simple : donnez un avertissement à l’arbitre et aux juges de touche. Au deuxième avertissement, carton rouge : expulsé. Ce qui est bien dans ce match c’est que c’est faisable.
|